Si les occupants des immeubles collectifs connaissaient déjà l'individualisation du comptage de l'eau chaude et de l'eau froide en fonction de leurs consommations personnelles, la réflexion des pouvoirs publics dans le cadre de la lutte contre le gaspillage énergétique et la lutte contre la pollution se porte aussi sur la consommation de l'énergie des immeubles à production de chauffage mais aussi de froid collectif.

En partant du postulat que la volonté des individus est plus forte que la volonté collective en terme de maîtrise des dépenses du ménage et donc du logement, l'Etat impose des dispositifs individualisés favorisant ce processus vertueux avec une date limite d'équipement au 31 12 2019 .

Suivant le système de chauffage collectif dans l'immeuble, les appareils de comptage seront soit des compteurs de calories placés à l'entrée du logement et de la distribution privative de celui ci, soit au niveau des radiateurs ou des cassettes de climatisation.

Cependant ces dispositifs sanctionnant le comportement individuel ne peuvent véritablement entraîner des économies financières et une réelle lutte contre le gaspillage énergétique que si l'approche des propriétaires est globalisée au batîment et ses équipements.

Il conviendra aussi dans un premier temps de vérifier les équipements de production de chaleur ou de froid.
Ces équipements sont ils récents ?
Les rendements de combustion sont ils optimums ?
L'énergie utilisée est elle la meilleure et la moins polluante compte tenu des nouvelles règlementations environnementales qui s'imposent aux propriétaires comme aux exploitants et dont la taxation devient de plus en plus contraignante.

La réflexion doit se porter aussi bien sur la chaudière que son environnement : brûleurs, régulation automatique, réglage des courbes de température, réduit de nuit, pompes de circulation...

Dans un second temps, l'analyse portera sur les moyens de distribution de cette chaleur ou froid avec une isolation performante des réseaux afin de réduire les pertes en ligne, la mise en place d'organes de réglage des débits ou des températures par des vannes adaptées dites TA par exemple.

Dans le cadre de l'exploitation un désembouage périodique et un équilibrage de la distribution de l'immeuble et des logements devront être réalisés afin d'éviter la surconsommation d'énergie par accumulation des boues et ainsi assurer une fluidité optimale du réseau.

Enfin dans un troisième temps , il y aura lieu d'équiper les organes de diffusion d'organes de réglage performants tels que robinets thermostatiques ou commande thermométrique, voir de faire évoluer le logement vers la domotique comme nous le voyons sur les immeubles modernes.

Toutefois tous ces travaux sur la production, la distribution et la diffusion de chaleur ou de froid ne peuvent avoir de réelle réussite que si les occupants deviennent responsables quant à leurs comportements en réduisant la température demandée dans les logements et à l'intérieur de ceux ci en diminuant la température dans les pièces non occupées ou en phase d'aèration lorsque les fenêtres sont ouvertes.  

Le comportement de l'usager est d'ailleurs le sujet d'action de communication des Pouvoirs Publics et des principaux distributeurs d'énergie avec des slogans du type : éteindre l'électricité des pièces non occupées, débrancher les appareils inutilisés, réduire la température des pièces vide, réduire les consommations d'eau, ce dans le cadre des politiques de développement durable.

Cette action de pose de répartiteurs de frais de chauffage doit aussi s'inscrire conjointement ou ensuite d'une réflexion sur l'isolation de la structure de l'immeuble tant sur les façades, les vitrages, les toitures et les sous faces de planchers bas situés en sous sols ou caves.

Les audits énergétiques et DPE imposés par l'Etat ont été les prémices de cette réflexion et actions actuelles dans une phase initiale de sensibilisation .

Aujourd'hui cette phase de réflexion se termine, place à l'action !

Aujourd'hui  les contraintes réglementaires et techniques  sont de plus en plus fortes avec parallèlement la mise en place d'une fiscalisation et taxation punitive afin d'obliger les propriétaires et occupants à la  vertue écologique à défaut d'être économique.
L'individualisation des frais de chauffage dans un immeuble d'habitation peut permettre une véritable baisse des consommations d'environ 15% selon l'ADEME. Cependant tout dépend du comportement de chacun en modulant la température de son logement .

Rappelons qu'un degré de température gagné, c'est 7% d'économie sur la facture finale de combustible.